Laconscience, en tant que vĂ©ritĂ© premiĂšre, est donc le contraire dâune illusion ! Ce nâest donc pas la conscience qui provoque des illusions, mais, au contraire, câest le manque de conscience qui gĂ©nĂšre des illusions. Il suffit dâĂ©tudier le sens des expressions du langage commun sur lâillusion pour sâapercevoir de ceci.
Proposition de traitement par christian nahas, LycĂ©e Albert 1er de Monaco, TES1, novembre 2014. De son Ă©tymologie latine CUM SCIRE », la conscience veut dire le savoir revenant sur soi-mĂȘme. Cette conscience en question est dans ce cas rĂ©servĂ©e Ă lâHomme car les animaux possĂšdent seulement le premier degrĂ© de conscience qui est vĂ©gĂ©tatif. Tout Homme possĂšde une conscience mais elle nâest pas la mĂȘme pour tous. On pourrait alors se demander sâil se cache une idĂ©e derriĂšre cette conscience de soi. La conscience que dĂ©tient lâhumain est-elle une connaissance ? Une connaissance de quoi ? Or nous devons comprendre de quelle sorte de connaissance parle-t-on; un savoir ? On pourrait mĂȘme ĂȘtre amenĂ© Ă se demander, si câest bien le cas, si la conscience de soi est constamment une connaissance ou si elle dĂ©pend de la conscience. Câest Ă travers ces questions que nous comprendrons quâen effet la conscience de soi peut ĂȘtre une connaissance mais que ce nâest pas toujours le cas. Ce nâest pas toujours le cas dâaprĂšs notre interprĂ©tation de la connaissance humaine. Afin de mieux comprendre ce duel, lâidĂ©e de conscience partielle et mĂȘme dâinconscience est traitĂ©e pour mieux diffĂ©rencier ou rapprocher la conscience de soi et une connaissance. La conscience est un terme gĂ©nĂ©ral qui peut se diviser en trois puisquâil nâexiste pas une seule forme de conscience universelle et identique Ă tout ĂȘtre vivant. Le premier stade de cette conscience est dit spontanĂ©e ou vĂ©gĂ©tative car elle est partagĂ©e par Hommes et animaux. Câest cette conscience qui est omniprĂ©sente lorsquâon agit ou pense, la conscience du prĂ©sent. Mais ce nâest pas de celle-ci quâon parle ici lorsquâon pose la question La conscience de soi est-elle une connaissance ? ». On pourrait sâinterroger pour savoir si les animaux ont une connaissance de leurs actions lorsquâils sont guidĂ©s par leur conscience spontanĂ©e tout comme les Homme en gĂ©nĂ©ral dans leur vie. La conscience rĂ©flĂ©chie, voire morale, de soi permet Ă lâHomme de se diffĂ©rencier des autres grĂące Ă sa supĂ©rioritĂ© intellectuelle et le pouvoir de revenir sur ses faits. Comme le dit Descartes au 17Ăšme siĂšcle dans Le Discours de la MĂ©thode Je pense donc je suis ». Ceci signifierait donc que lâHomme par le fait de penser prend conscience quâil existe bel et bien physiquement et intellectuellement sur Terre. La simple prise de conscience donne Ă lâHomme une preuve de sa prĂ©sence sur Terre car sa conscience morale le guide et le juge constamment. Cette marque de pensĂ©e et de prise de conscience est uniquement rĂ©servĂ©e Ă lâHomme. Ce dernier apprend un grand nombre de savoirs au cours de sa vie qui lui permettent dâacquĂ©rir une connaissance, câest-Ă -dire une comprĂ©hension et une analyse du monde qui lâentoure. La connaissance de soi-mĂȘme est Ă la source du cogito ergo sum » dĂ©finit par Descartes au 17Ăšme siĂšcle, qui essaye de lui trouver un fondement solide. Lâintuition, le regard Ă lâintĂ©rieur de soi, montre que lâHomme sâobserve et se juge grĂące au juge intĂ©rieur. Câest se juge qui va classer nos actions en tant que justes ou mauvaises en fonction des critĂšres universels imposĂ©es par la sociĂ©tĂ© comme le dit LĂ©vi-Strauss. Dans les Fondements de la MĂ©taphysique des MĆurs en 1795, Emmanuel Kant explique que la conscience morale est inhĂ©rente Ă son ĂȘtre », câest-Ă -dire quâaucun ĂȘtre peut sâen Ă©chapper puisque lâHomme agit en fonction de la morale. Câest la connaissance de soi et son existence qui montre bien que la conscience fait partie de notre physiologie qui la soutient. La conscience de soi devient donc une connaissance de soi-mĂȘme. Sartre va plus loin dans son raisonnement en disant que pour exister il faut agir ». Son courant de pensĂ©e lâexistentialisme qui apparaĂźt vers la moitiĂ© du 20Ăšme siĂšcle suggĂšre que le simple fait dâavoir une conscience de soi nâest pas assez pour exister comme tel ou tel. Câest Ă travers nos actions que nous existons dâaprĂšs Sartre puisque Nos actions nous engagent ». Le fait dâagir de telle ou telle façon place lâHomme dans une certaine position dans la sociĂ©tĂ©. Puisque la conscience de soi est une connaissance, lâHomme a connaissance de son rĂŽle dans la collectivitĂ© et y est donc condamnĂ©. Kant propose que lâHome essaye au plus dâobĂ©ir Ă son juge intĂ©rieur sinon ce serait lâeffondrement de la sociĂ©tĂ© entiĂšre. La connaissance de lâHomme est assez puissance pour quâil prenne conscience de ses actes, câest-Ă -dire pour quâil prenne conscience de soi. Puisque la conscience de soi est une connaissance, cela voudrait-il dire que lâHomme peut dĂ©sormais acquĂ©rir cette conscience ? Tout comme lâHomme apprend de nouvelles choses peut-il donc remettre en question la conscience quâil dĂ©tient ? Et si cette conscience de soi nâĂ©tait pas toujours prĂ©sente, sa connaissance le serait-elle aussi ? JusquâĂ prĂ©sent, nous avons vu que la conscience de soi est une connaissance Ă lâHomme qui va le guider au cours de sa vie grĂące au juge intĂ©rieur. Or comment la conscience de soi peut-elle ĂȘtre une connaissance si nous ne sommes pas toujours conscient ? Bien que les phĂ©nomĂ©nologues et notamment Husserl affirment que Toute conscience est toujours conscience de quelque chose », cela est contestĂ© par dâautres. En effet, Leibniz suggĂšre dans les Nouveaux Essais sur lâentendement humain que lâHomme nâa pas toujours connaissance de sa conscience mais peut sâen rendre compte plus tard, lorsquâil repense Ă un fait antĂ©cĂ©dent. Nietzsche adhĂšre aussi Ă lâexemple de Leibniz selon lequel lorsqu'on entend le bruit de la mer qui est omniprĂ©sent par exemple, notre ouĂŻe sâadapte Ă ce son et l'on ne se rend peut-ĂȘtre compte que le lendemain que ce jour-lĂ , la mer Ă©tait plus violente et faisait plus de bruit quâun autre jour. Souvent, nos habitudes font que la conscience de soi soit seulement partielle et quâon nây fait pas tout le temps attention. Puisque la connaissance peut-ĂȘtre acquise, lâHomme se plie Ă un certain nombre dâexigences. Dans Les PensĂ©es, Pascal dit que La vraie morale se moque de la morale ». Il suggĂšre ainsi que la vraie morale, celle du cĆur, de lâinstinct, ne prend pas en compte la morale Humaine qui dĂ©pend du juge intĂ©rieur qui lui mĂȘme repose sur les lois de la sociĂ©tĂ©. Ceci voudrait donc dire que la vĂ©ritable conscience que nous avons de nous mĂȘme nâest pas une connaissance puisquâelle ne peut pas ĂȘtre apprise Ă travers la sociĂ©tĂ©. La conscience de soi nâest donc pas toujours une connaissance puisquâelle nâest pas innĂ©e Ă lâHomme, seule la conscience est innĂ©e. On pourrait alors ĂȘtre amenĂ© Ă croire que dĂšs sa naissance, lâHomme a une conscience, mais un bĂ©bĂ© de quelques jours a-t-il forcĂ©ment la mĂȘme conscience morale quâun adulte ? Puisque sa conscience nâest pas encore soumise Ă la sociĂ©tĂ©, sa conscience nâest donc pas encore une connaissance. Le bĂ©bĂ© ne sait pas encore quâil a une conscience. Dans le cas oĂč lâHomme ne serait plus conscient et deviendrait inconscient, sa connaissance demeurerait-elle lorsque lâHomme reprendrait conscience ? La conscience de soi nâest donc pas une connaissance dans la mesure oĂč cette conscience nâest pas toujours prĂ©sente. Mais mĂȘme dans le cas oĂč elle le serait, la conscience de soi nâapporte pas ou nâest pas une connaissance Ă lâHomme. On peut trĂšs bien avoir des arriĂšres pensĂ©es dans notre conscience qui ne se manifestent pas forcĂ©ment ; câest la thĂšse de Freud. On ne connaĂźt donc pas tout le temps notre conscience puisque lâon peut ĂȘtre partiellement absent comme lors de nos rĂȘves voir lorsquâon sombre dans lâinconscience. LâHomme au rĂ©veil ne se souvient quasiment jamais de ses rĂȘves bien quâĂ un moment donnĂ© il les a vĂ©cus dans sa conscience durant la nuit. Dans ce cas, la conscience de soi nâest pas une connaissance pour lâHomme. Freud va encore plus loin et propose mĂȘme que lâHomme peut Ă certains moments ĂȘtre inconscient, ce qui signifierait quâil nâaurait pas toujours de conscience de soi. La question Lâinconscience est-elle une connaissance ? » peut alors se poser pour savoir si lorsque cette conscience de soi est totalement absente, la connaissance aussi. Or le terme connaissance Ă plusieurs sens ; il peut ĂȘtre compris comme un ensemble de savoirs acquis au cours dâune vie ou peut signifier la prise de conscience de quelque chose dâoĂč en dĂ©coule le verbe connaĂźtre. Si lâon considĂšre la connaissance de soi comme un savoir, on serait menĂ© Ă croire que la conscience de lâHomme en fait sa grandeur comme le montre la citation de RenĂ© Descartes LâHomme est comme maĂźtre et possesseur de la nature » au 17Ăšme siĂšcle dans le Discours sur la MĂ©thode. Si en revanche on penche pour la deuxiĂšme dĂ©finition de connaissance, ceci voudrait donc dire que lâHomme sait et prend conscience de sa conscience. Or nous avons montrĂ© que ceci nâest pas toujours le cas. Chaque Homme a sa propre conscience qui est comme nous lâavons vu dans un premier temps une connaissance. Câest sa conscience qui lui permet de juger ses actes et de respecter la collectivitĂ© Ă laquelle il appartient. En revanche, lorsque ce dernier nâa pas conscience de soi, sa connaissance disparaĂźt, ce qui souligne le fait que la conscience nâest pas toujours une connaissance. Nous nous sommes par ailleurs interrogĂ©s pour savoir si lâinconscience dĂ©finit par Freud, pourrait expliquer le fait que la conscience de soi soit une connaissance selon le sens quâon lui en donne. . 57 197 498 227 280 5 219 308