Listedes Ă©trangers et Ă©trangĂšres internĂ©s au camps d’internement de Vernet (AriĂšge) et Brens (Tarn) recrutĂ©s comme travailleurs par les autoritĂ©s du Reich, 16 dĂ©cembre 1942.

Le Sainte-Marie pĂȘche plaisance, prĂ©sidĂ© par Hubert Leclerc, a organisĂ© pour la troisiĂšme annĂ©e consĂ©cutive, une nouvelle cĂ©rĂ©monie de bĂ©nĂ©diction et de dĂ©pĂŽt de gerbe en mer en hommage aux marins et amis disparus. Ainsi, au lendemain de la fĂȘte mariale, plus d’une centaine de personnes, Ă©lus, plaisanciers, pĂȘcheurs, amis de la mer et autres se sont retrouvĂ©s Ă  la capitainerie du port. En prĂ©sence de Pierre Roig, le maire, et d’Henri Lozano, deuxiĂšme adjoint et prĂ©sident de la Sagan, sociĂ©tĂ© d’amĂ©nagement et de gestion du port, le pĂšre Marc JustafrĂ©, curĂ© de la paroisse Notre-Dame-de-la-CĂŽte-Radieuse, a prononcĂ© quelques mots, avant de cĂ©lĂ©brer une priĂšre en mĂ©moire des marins dĂ©cĂ©dĂ©s. Puis, il a bĂ©ni la gerbe qui allait ĂȘtre jetĂ©e en mer. AprĂšs avoir embarquĂ© sur la quinzaine de bateaux dĂ©corĂ©s pour l’occasion, tous ont pris le large pour se retrouver face Ă  la plage Agora. L’édile et son adjoint ont jetĂ© alors en mer la gerbe qui a Ă©tĂ© accompagnĂ©e d’un tohu-bohu de klaxons et de cornes. LesopĂ©rations de recherche des trois marins portĂ©s disparus ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es ce vendredi. Avec une mer Ă  9 ou 10°, les espoirs de les retrouver en vie Ă©taient devenus quasi inexistants
LE SECOND MAÃ?TRE Nicolas Migliaccio avait 25 ans. Ce Marseillais naviguait Ă  bord des sous-marins de l'armĂ©e française depuis l'Ăąge de 16 ans. Le 27 janvier 1968, il a disparu Ă  une cinquantaine de kilomĂštres au large de Toulon Ă  bord du Minerve ». Le submersible a brusquement cessĂ© de donner de ses nouvelles Ă  7 h 55. Les derniĂšres ont Ă©tĂ© donnĂ©es par Nicolas, qui Ă©tait chargĂ© des liaisons radio. Je comprends que vous annuliez cette vĂ©rification, annonça-t-il Ă  un avion qui survolait le Minerve, m'avez-vous entendu ? » Depuis, plus rien. Le Minerve » a disparu corps et Ăąmes, avec 53 hommes Ă  bord. Officiellement, Nicolas n'est toujours pas dĂ©cĂ©dĂ©, explique son frĂšre Albert. Il est simplement portĂ© disparu . Au dĂ©but, c'est Ă©trange, puis on s'habitue. Ce mĂ©tier Ă©tait sa passion. Il Ă©tait conscient du danger. » La dĂ©pouille de Nicolas repose dans les abysses de la MĂ©diterranĂ©e, au large des cĂŽtes varoises, tout comme les 183 sous-mariniers français, victimes d'une terrible sĂ©rie d'accidents. Le 6 dĂ©cembre 1946, c'est le sous-marin 2326 » qui s'abĂźme entre Cannes et Toulon. Vingt-deux disparus. Le 24 septembre 1952, le Sybille » coule au large du cap Camarat, prĂšs de Saint-Tropez. Cinquante et un disparus. Le 27 janvier 1968, le Minerve » plonge et ne rĂ©apparaĂźt plus. Le 4 mars 1970, enfin, l' Eurydice » sombre, encore au large du cap Camarat. Cinquante-sept disparus. Seule l'Ă©pave de l' Eurydice » a Ă©tĂ© retrouvĂ©e par 700 mĂštres de fond, complĂštement disloquĂ©e. Les corps n'ont jamais pu ĂȘtre moyens de recherche Ces sous-marins naviguaient en MĂ©diterranĂ©e, explique l'amiral Jean-Marie Mathey, prĂ©sident de l'Association gĂ©nĂ©rale amicale des anciens sous-mariniers. Les fonds y sont trĂšs profonds et cela rend les opĂ©rations de sauvetage impossibles. » Au-delĂ  de 600 mĂštres, en effet, les sous-marins sont Ă©crasĂ©s par la pression et explosent. MalgrĂ© tout, se souvient Albert Migliaccio, les autoritĂ©s françaises avaient mis en place d'incroyables moyens de recherche. Le jour de la disparition du Minerve, des voitures militaires sillonnaient Toulon avec des haut-parleurs pour rappeler tous les marins disponibles. La mer Ă©tait couverte de navires, des hĂ©licoptĂšres partaient vers le large. » Une mobilisation gĂ©nĂ©rale Ă©mouvante, qui tranche avec l'attitude des Russes. Je comprends la colĂšre des familles des marins du Koursk, poursuit le frĂšre du marin disparu. Le gouvernement russe a donnĂ© l'impression de ne rien faire. Ce manque de respect doit ĂȘtre insupportable. » Les causes de la disparition du Minerve » n'ont jamais Ă©tĂ© Ă©claircies. De ce point de vue, les militaires français n'ont guĂšre Ă©tĂ© plus clairs que leurs homologues de l'ex-armĂ©e Rouge. On nous a toujours dit que c'Ă©tait un accident, regrette Albert Migliaccio. Peut-ĂȘtre s'agissait-il d'un secret d'Etat. Mon pĂšre, qui Ă©tait scaphandrier, est mort un an aprĂšs Nicolas. De chagrin. Il Ă©tait persuadĂ© que le Minerve avait Ă©tĂ© dĂ©truit par les SoviĂ©tiques. » Dans la France de l'Ă©poque, en pleine guerre froide, les tragĂ©dies sous-marines Ă©meuvent mais personne ne crie au scandale. Venu Ă  Toulon rendre hommage aux marins du Minerve », le gĂ©nĂ©ral de Gaulle avait su, par un vibrant discours, les transformer en hĂ©ros. Des marins sont morts en mer. Ils Ă©taient des volontaires, c'est-Ă -dire qu'ils avaient d'avance acceptĂ© le sacrifice, et ils avaient conclu un pacte avec le danger. »
Naviguerdans l'inventaire. Notice d’archives "Courrier dĂ©part (1940-1944) ; correspondance concernant les marins disparus en mer (1966-1967)."
Le rĂ©chauffement climatique qui se rĂ©percute sur la tempĂ©rature de l’eau des ocĂ©ans, la pĂȘche intensive ou la pollution notamment Ă  base de plastique influent de plus en plus nĂ©gativement et Ă  vitesse grand V sur la vie marine. De nombreuses espĂšces ont dĂ©jĂ  disparu sans retour possible et de multiples autres sont en grand danger d’extinction. En voici une brĂšve liste non exhaustive Le grand requin blanc, © Les espĂšces marines les plus menacĂ©es Le grand requin 8 reprĂ©sentants de l’espĂšce sur 10 ont disparu en 15 ans ! AttirĂ©s parla forte demande pour leurs ailerons, leur chair et leur cartilage, les pĂȘcheurs s’en donnent Ă  cƓur NapolĂ©on MĂȘme cause, mĂȘme effet pour le NapolĂ©on qui est apprĂ©ciĂ© pour sa chair d’une finesse telle qu’elle se nĂ©gocie Ă  prĂšs de 20€ le kg !Le dauphin d’Irrawaddy, l’esturgeon, le thon rouge ou le phoque moine pour leur viande trĂšs recherchĂ©e ; le Dugong et l’hippocampe sont chassĂ©s pour leur vertus mĂ©dicinales notamment. Quant Ă  la Tortue imbriquĂ©e ou la Tortue Luth, ce sont leurs carapaces, utilisĂ©es comme objets dĂ©coratifs qui poussent au braconnage, synonyme de leur Beluga et le marsouin du pacifique se font attraper dans les mailles des filets des pĂȘcheurs. Cette façon de pĂȘcher laisse dĂ©river des nasses sur plus de 2 km de long qui ont pour consĂ©quence d’étouffer les marsouin du golfe de Californie est probablement l’espĂšce la plus menacĂ©e puisqu’on ne dĂ©nombre plus qu’une centaine de reprĂ©sentants du genre. Les espĂšces marines en danger, ©euronews Les actions de sauvegarde engagĂ©es Les interdictions restent hĂ©las lettre morte. La chasse et la pĂȘche marine et sous-marine de ces espĂšces protĂ©gĂ©es se poursuit de maniĂšre illĂ©gale, le profit guidant les actes. La demande demeure soutenue sur le marchĂ© noir. La prise de conscience de certaines autoritĂ©s aidant, des programmes de sauvegarde ont Ă©tĂ© mise en place. Ainsi en est-il de la France qui a Ă©tabli un plan de protection de l’esturgeon d’Europe afin d’assurer sa reproduction. La baleine bleue quant Ă  elle, bĂ©nĂ©ficie Ă©galement de mesures visant Ă  sauvegarder son existence. Cet ĂȘtre qui est le plus gros de la planĂšte est apprĂ©ciĂ© dans son entiĂšretĂ©. Sa graisse et ses tissus servent Ă  la fabrication de bougies et de savon. Des brosses Ă  dents sont conçues avec sa barbe. Sa viande est un mets apprĂ©ciĂ© dans diffĂ©rentes contrĂ©es du globe
 Sa chasse est Ă©videmment prohibĂ©e, mais elle demeure clandestine. L’existence de la baleine bleue est Ă©galement menacĂ©e par des facteurs tels que la contamination environnementale et acoustique qui menacent fortement son Ă©cosystĂšme. Les mesures de sauvegarde des espĂšces marines sont diverses. Depuis la mise en place de rĂ©serves marines protĂ©gĂ©es, Ă  la labellisation de la pĂȘche, en passant par la prĂ©servation des milieux cĂŽtiers et de la rĂ©glementation de l’aquaculture, on espĂšre que cela aura des rĂ©sultats satisfaisants. Un rorqual de 12 m de long s’échoue sur une plage bretonne, ©Le quotidien Ed W.
Le«Mur des Disparus» situĂ© dans l’enceinte du cimetiĂšre de Ploubazlanec, Ă©voque Ă  travers de sobres plaques commĂ©moratives qui lui sont accolĂ©es, les quelques 120 goĂ©lettes et 2000 marins disparus au
SociĂ©tĂ© ArmĂ©e Les recherches pour retrouver l’épave avaient repris plus de cinquante ans aprĂšs la disparition du submersible et de ses 52 membres d’équipage. AprĂšs cinquante et un ans de silence et de douleur pour les familles des marins disparus, la bonne nouvelle est enfin arrivĂ©e Florence Parly, la ministre des armĂ©es, a annoncĂ©, lundi 22 juillet, que le sous-marin français la Minerve, disparu le 27 janvier 1968 au large de Toulon avec ses cinquante-deux membres d’équipage, avait Ă©tĂ© retrouvĂ©. C’est un succĂšs, un soulagement et une prouesse technique. Je pense aux familles qui ont attendu ce moment si longtemps », s’est fĂ©licitĂ©e Mme Parly. Au cours d’un exercice, le navire Ă  propulsion diesel avait implosĂ© sous la pression, en coulant Ă  la suite d’une avarie de barre, peut-ĂȘtre conjuguĂ©e Ă  une entrĂ©e d’eau Ă  bord. La Minerve repose Ă  2 350 mĂštres de profondeur. Elle a Ă©tĂ© retrouvĂ©e sous la forme de trois groupes de morceaux de taille variable, apparaissant distinctement, Ă©parpillĂ©s sur 300 mĂštres de distance. A l’avant, le massif est dĂ©truit, mais l’identification a pu ĂȘtre rĂ©alisĂ©e formellement on lit sur le kiosque du sous-marin les premiĂšres lettres de son nom, MINE », et le S de son identification – la Minerve Ă©tait le sous-marin S-647. Entre l’avant et l’arriĂšre se trouve un ensemble de dĂ©bris, sur certains desquels apparaĂźt la peinture rouge utilisĂ©e Ă  l’époque. La mission a rĂ©ussi ! C’est une espĂšce d’émotion terrible, qui est partagĂ©e par les familles », tĂ©moigne, au Monde, bouleversĂ©, HervĂ© Fauve, le fils du commandant du navire, AndrĂ© Fauve. Beaucoup me disent qu’elles m’ont soutenu dans les recherches, car elles ne voulaient pas me laisser seul, mais qu’elles n’y croyaient plus. » Beaucoup ont pleurĂ©, de soulagement. Quatre drones, soixante heures d’exploration Depuis deux ans, HervĂ© Fauve a entrepris de rassembler les proches des membres de l’équipage, restĂ©s isolĂ©s et dispersĂ©s depuis un demi-siĂšcle face au secret-dĂ©fense imposĂ© par les autoritĂ©s. C’est lors du cinquantenaire de la disparition du navire, Ă  Toulon, que les familles ainsi rĂ©unies ont dĂ©cidĂ© d’agir. Elles ont demandĂ© au ministĂšre des armĂ©es de relancer les recherches pour retrouver l’épave, alors que d’énormes moyens venaient d’ĂȘtre mobilisĂ©s – avec succĂšs – pour retrouver au large de l’Argentine les dĂ©bris du San-Juan, un sous-marin presque semblable qui avait coulĂ© fin 2017. Christophe Agnus, fils du commandant adjoint aux machines Jean-Marie Agnus, menait sa propre quĂȘte depuis des annĂ©es, et il a alors retrouvĂ© espoir A Toulon, on a senti que la marine avait fait un gros boulot d’analyse. C’est super », rĂ©agit-il simplement. J’ai mes petits-enfants auprĂšs de moi, Ă  qui j’ai fait dĂ©couvrir l’histoire de la Minerve, ils me font des cĂąlins, confie en larmes Jean-Marc Meunier, le frĂšre de François Meunier, un quartier-maĂźtre. C’est la fin d’une longue attente et de beaucoup de questions. J’étais confiant, surtout quand j’ai vu que ceux qui avaient retrouvĂ© le San-Juan allaient aider aux recherches. » Le Seabed-Constructor, un navire privĂ© de l’entreprise amĂ©ricaine Ocean Infinity, Ă©quipĂ© d’une flottille de robots sous-marins, avait identifiĂ© le San-Juan argentin fin 2018 au milieu d’une vaste zone de l’Atlantique Sud. Dimanche 21 juillet, c’est aussi lui qui a dĂ©couvert l’épave de la Minerve, Ă  45 kilomĂštres au large de Toulon, au sud-ouest du cap SiciĂ©. ArrivĂ© sur zone cinq jours plus tĂŽt, il avait dĂ©ployĂ© quatre drones pour cartographier le fond. AprĂšs soixante heures d’exploration Ă  huit mĂštres du sol marin, de premiers Ă©chos correspondant Ă  la Minerve ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s. Et, dimanche, Ă  19 h 10, une premiĂšre photographie a identifiĂ© le sous-marin. Lundi, le Seabed se tenait au-dessus de l’épave, Ă  la position 42 °N 5 °E, tandis que ses drones continuaient de transmettre leurs clichĂ©s Ă  l’état-major Ă  Toulon. Plusieurs campagnes, lancĂ©es entre 1968, dĂšs l’alerte donnĂ©e, et 1970, quand l’Eurydice, sous-marin jumeau de la Minerve, a coulĂ© lui aussi, Ă©taient restĂ©es infructueuses. Les technologies modernes ont rĂ©ussi ce que n’avaient pu rĂ©aliser les avions et les bateaux de la marine nationale Ă  l’époque. Les recherches ont repris dĂ©but fĂ©vrier avec un navire ocĂ©anographique de la marine, le Pourquoi-pas ?, qui a procĂ©dĂ© Ă  un premier balayage des fonds. Il a Ă©tĂ© relayĂ© Ă  partir du 4 juillet par l’Antea, bateau de l’Ifremer Ă©quipĂ© de son robot AsterX, capable de plonger Ă  grande profondeur. Puis par le Seabed-Constructor, sĂ©lectionnĂ© par appel d’offres. Triangle d’incertitude » Mais c’est grĂące aux calculs du Commissariat Ă  l’énergie atomique que la zone de prospection a pu ĂȘtre affinĂ©e, plus au sud que celle pressentie jusqu’alors. Le triangle d’incertitude », tracĂ© par les relevĂ©s des stations sismiques qui avaient enregistrĂ© l’implosion de la Minerve depuis diffĂ©rents points en 1968, a Ă©tĂ© rĂ©duit, de quoi accroĂźtre notablement les chances de retrouver le navire. Par ailleurs, le SHOM Service hydrographique et ocĂ©anographique de la marine a pu modĂ©liser de façon plus fine les courants profonds de la rĂ©gion et reprendre, lui aussi, les estimations faites Ă  partir d’une nappe d’hydrocarbures Ă©chappĂ©s du naufrage. Une nouvelle zone de recherches prioritaire est donc apparue, plus rĂ©duite, et surtout moins accidentĂ©e. Le navire amĂ©ricain a balayĂ© 800 km2, quatre fois moins que prĂ©vu au dĂ©part. La Minerve repose au-delĂ  du plateau continental, sur un fond plat. Les familles attendaient de trouver la sĂ©pulture de leurs pĂšres, frĂšres, Ă©poux. J’ai le sentiment d’avoir tenu parole. Je suis heureux et trĂšs Ă©mu, en tant que sous-marinier, que nous ayons pu leur donner cette sĂ©pulture maritime », a dĂ©clarĂ© l’amiral Charles-Henri du ChĂ©, commandant pour la MĂ©diterranĂ©e. Il a prĂ©cisĂ© que le sous-marin ne serait pas renflouĂ© On ne touche pas Ă  l’épave, c’est un sanctuaire maritime, c’est le cas pour toutes les Ă©paves, en tout cas dans la marine nationale. » Une cĂ©rĂ©monie officielle, en mer, sera organisĂ©e Ă  la fin de l’étĂ© afin d’honorer les morts de la Minerve. Nathalie Guibert Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. 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L'octroi des pensions et prestations de l'établissement national des invalides de la marine aux ayants droit de marins disparus en mer n'est pas subordonné à la constatation judiciaire du décÚs du disparu. Les demandes de pensions et de prestations sur la caisse générale de prévoyance et de pensions sur la caisse de retraites des marins sont instruites soit à

Dans un pays Ă  longues façades maritimes comme la France, nos lecteurs d’Histoire- GĂ©nĂ©alogie ont dĂ» souvent rencontrer dans leurs recherches et leurs arbres gĂ©nĂ©alogiques un ou plusieurs ancĂȘtres pĂ©ris ou disparus en mer » qui ont leurs places trĂšs particuliĂšres dans leur "roman familial" ; c’est le cas de l’auteur dont un aĂŻeul a disparu "corps et biens" avec son navire, Le Renard, le 4 juin 1885 dans le golfe d’Aden. {Museo Atlantico de Lanzarote/Canaries} Depuis les temps les plus reculĂ©s de l’AntiquitĂ©, des millions d’hommes et de femmes sont ainsi morts en naviguant. Outre les maladies Ă  bord, les accidents et les blessures aux combats, ce sont les naufrages avec leurs noyades par submersion qui rendent compte de la plus forte mortalitĂ© en mer. En dĂ©pit des perfectionnements incessants des navires et de leurs Ă©quipements de navigation, les naufrages se produisent toujours aujourd’hui et on continue de mourir noyĂ© au voisinage des cĂŽtes comme au milieu des ocĂ©ans et des mers. Hors faits de guerre, Wikipedia rĂ©pertorie 22 naufrages survenus dans le monde de 2002 Ă  2017 entraĂźnant plus de 7000 morts ou disparus, dont 1500 migrants lors des chavirages de leurs canots pneumatiques de fortune. Marines de guerre, de commerce, de pĂȘche, de course ou de plaisance, le naufrage concerne ainsi tous les types de navires ou d’embarcations du petit voilier Ă  l’immense paquebot de croisiĂšre en passant par le sous-marin de la Marine nationale. Si l’on exclue les faits de guerres ou de pirateries, ce sont toujours le mauvais temps, les erreurs de navigation ou les dĂ©fauts de conception ou de construction du bateau qui en constituent les causes principales. Pour ĂȘtre les plus nombreux mais tout autant dramatiques que les naufrages en haute mer, les naufrages Ă  la cĂŽte prĂ©sentent cependant moins d’inconnues et de mystĂšres avec leurs caractĂ©ristiques particuliĂšres il y a souvent des rescapĂ©s, quant aux noyĂ©s leurs cadavres Ă©ventuels sont plus souvent retrouvĂ©s, tout comme les journaux de bord et les rĂŽles d’équipage, et il y a des tĂ©moignages de rescapĂ©s ou d’observateurs sur la cĂŽte, parfois aussi de sauveteurs ; les causes directes de ces naufrages Ă  la cĂŽte sont le plus souvent imputables Ă  des rĂ©cifs, Ă©cueils, hauts-fonds, bancs de coraux, courants ou vents locaux, etc. La rubrique L’expĂ©rience de la mer » du site Histoire-GĂ©nĂ©alogie prĂ©sente ainsi de nombreux exemples et commentaires de naufrages Ă  la cĂŽte avec des prĂ©cisions sur les catastrophes, leurs causes et souvent les noms des pĂ©ris en mer ». Dans ces conditions, Ă  titre complĂ©mentaire, on n’abordera ici que les seuls cas spĂ©cifiques des disparitions loin des cĂŽtes sans rescapĂ©, tĂ©moin ou traces exploitables. À cet Ă©gard les disparitions de plusieurs sous-marins en sont de parfaits exemples Quatre sous-marins français de 1946 Ă  1970. Outre les problĂšmes que peuvent nous poser ces disparitions d’ancĂȘtres en haute mer Ă  des dates parfois approximatives et en des lieux souvent lointains, incertains ou imprĂ©cis, pour des causes pas toujours Ă©tablies, l’absence de survivants et de cadavres dans la plupart des cas, et la disparition des journaux de bord, empĂȘchent de bien connaitre les circonstances du drame et de son dĂ©nouement mortel. Dans le meilleur des cas on doit donc se contenter de communiquĂ©s lapidaires et souvent tardifs d’autoritĂ©s maritimes et de commentaires journalistiques qui cachent leur mĂ©connaissance du sujet par un verbiage grandiloquent. Au-delĂ  du roman ou des lĂ©gendes familiales particuliĂšres qui ont pu s’élaborer alors, spontanĂ©ment et progressivement au fil des gĂ©nĂ©rations successives, lointaines ou proches, au sujet de l’ancĂȘtre ainsi disparu en haute mer », la tentation est forte pour les descendants de savoir comment cela s’est passĂ© ? ». On tente ici d’apporter des Ă©lĂ©ments gĂ©nĂ©raux de rĂ©flexion selon deux points de vue 1 = Le naufrage reprĂ©sentations imaginaires, spiritualitĂ©s et superstitions. 2 = La noyade en haute mer rĂ©alitĂ©s scientifiques et mort administrative 1= Le naufrage reprĂ©sentations imaginaires, spiritualitĂ©s et superstitions. Faute de rĂ©cits de cas individuels de disparitions en pleine mer puisque sans tĂ©moin ni survivant, on peut d’abord s’en remettre Ă  la fiction pour se reprĂ©senter un naufrage et aux artistes, peintres, romanciers, poĂštes, musiciens, cinĂ©astes qui pallient l’absence de tĂ©moignages par leur imagination stimulĂ©e par les drames des catastrophes maritimes et leurs charges Ă©motionnelles pour leur public. Ces reprĂ©sentations et transpositions artistiques nous rendent compte, en tout cas, des interrogations et des inquiĂ©tudes contemporaines de leurs auteurs. Si l’on se place maintenant du point de vue du vĂ©cu des parents et proches des victimes, on sait qu’ils ont dĂ» affronter les affres du doute sur leurs morts disparus sans preuves et un deuil sans cadavre et donc sans sĂ©pulture. Dans ce domaine on trouve bien sĂ»r des rites et croyances religieuses locales ou rĂ©gionales, des lĂ©gendes et diffĂ©rentes mythologies brodĂ©es sur la cruautĂ© de la mer », les divinitĂ©s marines, les dieux et les monstres marins, etc. On trouve aussi, bien sĂ»r, des superstitions, des incantations, des conjurations, des invocations diverses et variĂ©es pour se protĂ©ger des violences et pĂ©rils de la mer. Ces reprĂ©sentations culturelles ont certainement pu apporter des consolations, voir des explications ou des espoirs en un au-delĂ , Ă  nos lointains ancĂȘtres dans le passĂ©, mais elles ne paraissent plus d’un mĂȘme secours de nos jours. 1 A = L’imaginaire du naufrage en haute mer dans les arts rĂ©alisme, fiction et romantisme Aujourd’hui la tĂ©lĂ©vision, la photographie et les documentaires cinĂ©matographiques nous offrent des images de tempĂȘtes voire de naufrages en direct » et disponibles Ă  volontĂ© en archives visuelles et sonores. Ce n’était bien sĂ»r pas le cas pour nos ancĂȘtres qui devaient s’en remettre aux reprĂ©sentations littĂ©raires, musicales et picturales que pouvaient en faire leurs contemporains ; c’est ainsi que l’on trouve dans les diffĂ©rents domaines artistiques des figurations, illustrations, interprĂ©tations, transpositions, de naufrages destinĂ©es Ă  satisfaire la fascination et les terreurs du public pour les catastrophes. Nos lecteurs amateurs d’humour noir britannique connaissent sans doute la fameuse sĂ©quence du film Noblesse oblige » ou l’Amiral Horatio d’Ascoyne-Chalfont donne un ordre absurde l’Amiral Bring her to port.Barre Ă  bĂąbord L’officier en second Surely you mean starboard, sir.Vous voulez dire tribord, Monsieur. L’Amiral Port ! BĂąbord ! L’Amiral coule alors au garde-Ă -vous avec son navire et son Ă©quipage ! BasĂ©e sur un fait rĂ©el, le naufrage en 1893 du cuirassĂ© HMS Victoria causĂ© par une bourde inexplicable de l’amiral George Tryon, cette sĂ©quence illustre la transposition d’un drame rĂ©el en effet comique au cinĂ©ma. Bien d’autres crĂ©ateurs ont su dans les diffĂ©rents domaines de leurs arts exploiter par leur imagination le naufrage en mer mais en illustrant le plus souvent son caractĂšre dramatique. Au cinĂ©ma citons ainsi parmi d’autres et plus prĂšs de nous, le film En pleine tempĂȘte » Wolfgang Petersen, 2000, image ci-dessus qui s’inspire de l’ouragan force 12 de novembre 1991 baptisĂ© Perfect Storm » dans l’Atlantique nord au large du cap Flemish, pour nous montrer des images impressionnantes de tempĂȘte avec vague scĂ©lĂ©rate et de naufrage d’un bateau de pĂȘche. MĂȘlant vĂ©ritĂ© et fiction, ce film fait couler et disparaitre l’audacieux George Clooney avec son bateau et son Ă©quipage sous une vague monstrueuse. Ce mĂȘme rĂ©alisateur Allemand, amateur de catastrophes en mer, avait dĂ©jĂ  montrĂ© le naufrage d’un sous-marin Das Boat – Le Bateau, en 1981 et celui d’un Ă©norme paquebot de 20 Ă©tages Poseidon, en 2006. Tout rĂ©cemment un film de Thomas Vinterberg Kursk » vient de sortir en France 7/11/2018 qui relate la tragĂ©die de la vraie disparition du sous-marin nuclĂ©aire Russe K-141 Koursk » le 12 aout 2000 en mer de Barents avec son Ă©quipage de 118 hommes. Pour mĂ©moire plus d’une trentaine de films ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sur le naufrage du Titanic ! Bien d’autres rĂ©alisateurs de films catastrophes ont tirĂ© parti de tempĂȘtes et de naufrages dramatiques, toujours trĂšs impressionnants et effrayants pour des spectateurs confortablement installĂ©s au chaud et au sec, dans leurs confortables et immobiles fauteuils. Dans la littĂ©rature on trouve aussi de nombreux exemples de recomposition et de mise en scĂšne de naufrages, voire des allusions comiques comme au dĂ©but du Marius » de Marcel Pagnol dans cette scĂšne Escartefigue, fier commandant de son fĂ©riboite » qui fait le va-et-vient 24 fois par jour entre les deux quais opposĂ©s du port de Marseille discute avec Marius qui lui vante les grands voyages en mer sur des bateaux qui vont loin. Escartefigue lui rĂ©torque -Oui ils vont loin. Et d’autre fois ils vont profond ! En dehors des romanciers anglais et français spĂ©cifiquement maritimes qui trouvent souvent dans les tempĂȘtes et les naufrages l’occasion d’écrire quelques lignes impressionnantes et de valoriser Ă  l’occasion leurs hĂ©ros ou de mettre le point final de leur roman, on peut d’abord citer l’exemple de Bernardin de Saint Pierre qui Ă  la fin de Paul et Virginie, nous donne avec la description du naufrage du Saint-Geran une page d’anthologie de la littĂ©rature française. C’est certainement le roman ou la mer nous est le plus magistralement dĂ©crite comme une puissance de dĂ©sastre pour Bernardin, la mer porte en elle la terreur et le malheur. Ces pages trĂšs belles et Ă©mouvantes, sont cependant trĂšs loin de la vĂ©ritĂ© du vrai naufrage du Saint-GĂ©ran survenu en 1744. DĂšs sa publication en 1788 le livre fut cependant dĂ©clinĂ© en produits dĂ©rivĂ©s » tableaux, gravures, cartes postales, tabatiĂšres, rubans, tissus, lampadaires, livres pour enfants, etc. montrant s’il Ă©tait besoin l’intĂ©rĂȘt du public pour les situations dramatiques de tempĂȘtes en mer ; le succĂšs du livre a pu s’expliquer en outre par la fin tragique de l’hĂ©roĂŻne qui obligea l’auteur d’entretenir un courrier des lecteurs passionnĂ©s par le drame. Lors du rĂ©cit du naufrage du Saint-GĂ©ran l’auteur dĂ©crit ainsi la mort de Virginie 
Dans ce moment une montagne d’eau s’avança en rugissant vers le vaisseau, qu’elle menaçait de ses flancs noirs et de ses sommets Ă©cumants. Virginie, voyant la mort inĂ©vitable, posa une main sur ses habits, l’autre sur son cƓur, et levant en haut des yeux sereins, parut un ange qui prend son vol vers les cieux 
 ». Le naufrage de Virginie, illustration du roman, gravure 1788 Prud’hon Dans le mĂȘme domaine littĂ©raire mais en s’en remettant Ă  leur seule imagination bien d’autres romanciers ont introduit des scĂšnes de tempĂȘtes, de naufrages et de noyades dans leurs Ɠuvres. Sans tenter d’ĂȘtre exhaustif on peut citer Victor Hugo qui dans la scĂšne finale de l’Homme qui rit, dĂ©crit ainsi la mort de Gwynplaine 
 Le vide Ă©tait devant lui. La nuit Ă©tait Ă©paisse et sourde. Il s’engloutit. Ce fut une disparition calme et sombre. Personne ne vit ni n’entendit rien
 ». On peut citer aussi EugĂšne Sue qui dans Le Juif errant » dĂ©peint deux bĂątiments qui font naufrage ensemble 
un cri d’agonie et de mort ! Un seul cri poussĂ© par cent crĂ©atures s’abĂźmant Ă  la fois dans les flots ! Et puis on ne vit plus rien
 » Citons encore Pierre Loti qui dans son dernier chapitre de PĂȘcheur d’Islande dĂ©crit de maniĂšre trĂšs Ă©mouvante le naufrage de La LĂ©opoldine et la disparition de Yann Il ne revint jamais. Une nuit d’aout, au milieu d’un grand bruit de fureur, avaient Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©es ses noces avec la mer
Lui s’était dĂ©fendu, dans une lutte de gĂ©ant, contre cette Ă©pousĂ©e de tombeau. Jusqu’au moment oĂč il s’était abandonnĂ©, les bras ouverts pour la recevoir, avec un grand cri profond comme un taureau qui rĂąle, la bouche dĂ©jĂ  emplie d’eau ; les bras ouverts, Ă©tendus et raidis pour jamais ». Pour finir citons bien sĂ»r Herman Melville qui nous offre une description saisissante de l’engloutissement final du baleinier Pequod dans les derniĂšres lignes de Moby Dick 
 Achab sombra avec son navire qui, tel Satan, ne descendit pas en enfer sans avoir entraĂźnĂ© Ă  sa suite une vivante part de ciel pour s’en casquer. Et maintenant de petits oiseaux volaient en criant au-dessus du gouffre encore bĂ©ant, une blanche et morne Ă©cume battait ses flancs escarpĂ©s, puis tout s’affaissa, et le grand linceul de la mer roula comme il roulait il y a cinq mille ans. » De son cĂŽtĂ© l’art dramatique exploite aussi les drames des tempĂȘtes et des naufrages ; ainsi William Shakespeare nous offre dans La TempĂȘte un dialogue Ă©loquent Les matelots Tout est perdu/ En priĂšrĂ©vocateur e !/En priĂšre ! Le bosseman Quoi, faut-il que nos bouches soient glacĂ©es par la mort ? 
 Des voix MisĂ©ricorde ! nous sombrons, nous sombrons/ Adieu, ma femme et mes enfants./Mon frĂšre , adieu./ Nous sombrons, nous sombrons. Dans Hamlet le mĂȘme auteur aborde aussi la noyade avec la fin de son personnage mythique, OphĂ©lie, dont Rimbaud chantera plus tard lui aussi la noyade tragique dans son poĂšme OphĂ©lia 
Sur l’onde calme et noire oĂč dorment les Ă©toiles, La blanche OphĂ©lia flotte comme un grand lys, Flotte trĂšs lentement, couchĂ©e en ses longs voiles
 » Pour les poĂštes on ne peut manquer de citer Victor Hugo et son cĂ©lĂšbre poĂšme Oceano Nox 1840 Ô combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont Ă©vanouis ! Combien ont disparu, dure et triste fortune ! Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, Sous l’aveugle ocĂ©an Ă  jamais enfouis ! » Ma destinĂ©e, par Victor Hugo Proposons aussi quelques vers Ă©vocateurs dans Le naufragĂ© » de JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 
Dans le sable oĂč pas mĂȘme un chevreau ne pĂąture La tempĂȘte a creusĂ© sa triste sĂ©pulture. Au pli le plus profond de la mouvante dune, En la nuit sans aurore et sans astre et sans lune, Que le navigateur trouve enfin le repos ! » AndrĂ© ChĂ©nier a exprimĂ© pour sa part de maniĂšre saisissante l’irrĂ©sistible rapiditĂ© de la noyade de sa jeune Tarentine ÉtonnĂ©e, et loin des matelots, Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots, Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine, Son beau corps a roulĂ© dans la vague marine ». Dans ce domaine poĂ©tique on peut encore Ă©voquer Le naufragĂ© » de François CoppĂ©e qui va jusqu’à prendre la place du mort Moi, pendant la minute ou le bateau coula, Dans l’émoi que vous cause un de ces plongeons lĂ , Je revis mon passĂ© dans un Ă©clair rapide, Brusquement l’eau m’emplit la bouche et les oreilles »  On cite souvent aussi, chez les britanniques le marin et poĂšte Ă©cossais William Falconer qui dans son cĂ©lĂšbre poĂšme The Shipwreck traduit, avec un art consommĂ©, l’épouvante du naufrage en mer. Ironie du sort il pĂ©rira lui-mĂȘme lors d’un naufrage. Rappelons enfin qu’au croisement de la poĂ©sie et de la musique qu’on va aborder ci-dessous, on trouvait Ă  l’époque de la marine Ă  voile beaucoup de chansons qui Ă©voquaient les naufrages et la mort en mer. Outre les chants de marins et chansons de la marine en bois qui en parlent incidemment, citons des chansons qui en font leur sujet principal. On trouve par exemple Les GoĂ©lands » de Lucien Boyer 1911 chantĂ© notamment par Marise Damia “Ne tuez pas les GoĂ©lands, Qui planent sur le flot hurlant, Ou qui l’effleure, Car c’est l’ñme d’un matelot, Qui plane au-dessus d’un tombeau, Et pleure
pleure !” Plus prĂšs de nous rappelons Les NaufragĂ©s » d’AndrĂ© Pasdoc 1936 ou le groupe Gold et son Capitaine abandonnĂ© » 1986. Avant d’en finir avec la littĂ©rature des naufrages en roman, art dramatique ou poĂ©sie et chansons, prĂ©cisons que nous n’avons pas Ă©voquĂ© les trĂšs nombreux textes qui rĂ©cupĂšrent le naufrage comme une allĂ©gorie de la rĂ©volte Rimbaud et Le bateau ivre, comme une mĂ©taphore L’amour qui fait chavirer, la voluptĂ© de sombrer, la tempĂȘte Ă©motionnelle etc. ou l’utilisent au figurĂ© la vieillesse est un naufrage, le naufrage d’une entreprise, un naufrage moral, un naufrage politique, etc. En dehors des chansons dĂ©jĂ  citĂ©es, les musiciens pour leur part ont souvent Ă©voquĂ© le vent, la pluie, la grĂȘle sur terre, mais plus rarement la tempĂȘte en mer ou le naufrage. Comment la musique qui est toute d’harmonie pourrait-elle exprimer les bruits discordants et chaotiques du tumulte du vent et des vagues ? France Musique dans une Ă©mission du 21 juillet 2015 Ă  10h36 Une tempĂȘte de musique classique » nous donnait une playlist ultime » des nombreux compositeurs inspirĂ©s par les tourments du ciel ; parmi eux, en dehors de Debussy dont le 3e mouvement de La Mer Ă©voque une mer tumultueuse, seuls trois d’entre eux s’aventurent dans la tempĂȘte en mer en illustrant tous les trois La TempĂȘte » de Shakespeare AdĂšs pour l’ouverture de son opĂ©ra The Tempest, Sibelius dans le prĂ©lude de sa TempĂȘte et TchaĂŻkovski dans sa Fantaisie symphonique La TempĂȘte. Il nous reste bien sĂ»r Ă  Ă©voquer les peintres le caractĂšre dramatique de la tempĂȘte et de son paroxysme, le naufrage, leur offrent des sujets de reprĂ©sentations narratives d’évĂšnements historiques mais aussi de visions totalement imaginaires propres Ă  Ă©mouvoir le public. Jusqu’à la fin du XVIIIe siĂšcle les peintres ont Ă©tĂ© en gĂ©nĂ©ral moins tentĂ©s que les romanciers, les poĂštes et certains compositeurs, de restituer ou mieux de susciter l’émotion qui nait du spectacle de la tempĂȘte et du naufrage. Comment la peinture qui joue de la lumiĂšre et des couleurs peut-elle exprimer l’angoisse et l’assombrissement de la tempĂȘte ? Pour la France, Ă  la suite de Vernet 1714/1789, l’art maritime europĂ©en se dĂ©veloppa au XIXe avec le romantisme de Delacroix, GĂ©ricault, Isabey, Le Poitevin et surtout les trois premiers peintres officiels de la Marine CrĂ©pin Le Bateau dans la tempĂȘte, Gudin Nombreux tableaux de tempĂȘtes et Garneray dont Le NaufragĂ© » Voir image en fin d’article illustre le mieux notre propos dans la lutte dĂ©sespĂ©rĂ©e d’un homme contre la mer dĂ©chainĂ©e alors qu’une dĂ©ferlante est sur le point de l’engloutir. N’oublions pas non plus le peintre Anglais Turner et sa fameuse TempĂȘte de neige en mer », ni le Russe Ivan AĂŻvazovski et ses trois impressionnants tableaux TempĂȘte, Naufrage et La Vague. Citons enfin la cĂ©lĂšbre estampe japonaise de Hokusai Sous la grande vague au large de Kanagawa » le peintre saisit ici l’instant oĂč la vague gigantesque menace d’engloutir deux vulnĂ©rables embarcations dont l’existence Ă©phĂ©mĂšre est soumise au bon vouloir de la nature toute puissante. Nous n’avons pas cherchĂ© ici, ni atteint bien sĂ»r, l’exhaustivitĂ©. Remarquons notamment que si nous n’avons pas Ă©voquĂ© dans cette partie les naufrages et disparitions de sous-marins, c’est que, Ă  notre connaissance, ils n’ont pas inspirĂ© les artistes. À leur dĂ©charge observons simplement que l’explosion d’un sous-marin Ă  plusieurs centaines de mĂštres de fond demanderait vraiment beaucoup d’imagination pour la reprĂ©senter d’une façon ou d’une autre. Au total constatons seulement que, quel que soit le domaine artistique, toutes les Ɠuvres traduisent sans doute plus la sensibilitĂ© des crĂ©ateurs et de leurs Ă©poques respectives, que le vĂ©cu des naufragĂ©s ou la rĂ©alitĂ© des Ă©pisodes de tempĂȘtes et de naufrages, pĂ©ripĂ©ties par excellence traitĂ©es par les artistes aussi bien de façon narrative et descriptive que d’une maniĂšre romantique. Certains historiens ou critiques d’arts ont pu qualifier de poncif ou de topos, ce thĂšme du naufrage ; reconnaissons avec eux que ces Ɠuvres suivent Ă  peu prĂšs toutes le mĂȘme schĂ©ma-type, plus ou moins dĂ©veloppĂ©, du dĂ©roulement d’une tempĂȘte en mer dont elles reprennent tout ou partie ou certaines scĂšnes Ă  privilĂ©gier On atteint la haute mer, on perd la cĂŽte de vue et le temps se gĂąte brusquement renforcement puis dĂ©chaĂźnement des vents, vagues Ă©normes, nuages et obscuritĂ©, tonnerre et Ă©clairs, pluie violente et glacĂ©e Effroi et cris des hommes Ă  bord, confusion, panique, priĂšres diverses DĂ©gĂąts de la coque, du pont, de la mĂąture qui font sombrer le bateau ou/et vague monstrueuse qui le retourne Les hommes Ă  la mer et leur noyade survenant plus ou moins rapidement Enfin ces scĂ©narios » se terminent souvent par l’évocation finale d’une mer qui a tout englouti, dĂ©sormais calme, impassible et insensible aux drames des hommes. Variante Ă©ventuelle avec canot de sauvetage ou radeau qui emporte quelques rescapĂ©s provisoires comme pour le cĂ©lĂšbre Radeau de la MĂ©duse » aux pĂ©ripĂ©ties amplement racontĂ©es et reprĂ©sentĂ©es. Certains ont pu prĂ©tendre que les scĂšnes de tempĂȘtes et de naufrages constituaient un magasin de sujets » oĂč les artistes pouvaient facilement trouver ce qu’il leur fallait pour provoquer Ă  coup sĂ»r et complaisamment l’intĂ©rĂȘt d’un public toujours friand de situations dramatiques. Pour relativiser ces attitudes et jugements sceptiques ou suspicieux nous citerons une formule de Nietzche qui nous semble ici bien Ă  propos Nous avons l’art pour ne pas mourir de la vĂ©ritĂ© ». 1 B = Le naufrage reprĂ©sentations et conjurations culturelles et religieuses sur la mer cruelle » et les corps introuvables » La mĂ©fiance et la peur face Ă  la mer sont solidement ancrĂ©es dans un riche hĂ©ritage de mythes, croyances, superstitions et traditions remontant Ă  la plus haute antiquitĂ©. DivinitĂ©s et nymphes marines, sirĂšnes et autres crĂ©atures fantastiques hantent la mythologie grecque. Dans l’imaginaire collectif la mer et la mort sont indissociables la noyade et la disparition en mer sont considĂ©rĂ©es comme les pires des fins puisqu’elles condamneraient l’esprit du dĂ©funt sans sĂ©pulture Ă  ne jamais trouver le repos. Dans les siĂšcles suivants cette angoisse ancestrale va perdurer et s’exprimer sous des formes renouvelĂ©es les religions pour leur part vont prendre le relai, voire rĂ©cupĂ©rer ces croyances ou traditions en introduisant une puissance divine punitive ou salvatrice. L’Ancien et le Nouveau Testament vont ainsi enseigner aux chrĂ©tiens Ă  redouter la mer source de catastrophe ou de chĂątiments divins, illustrĂ©s par de nombreuses scĂšnes de drames maritimes le DĂ©luge qui recouvre la terre Constatant que les hommes ne pensaient qu’au mal, Dieu se repentit de les avoir créé et dĂ©cida de les anĂ©antir en les noyant sous un dĂ©luge d’eau pendant 40 jours
 ». Jonas, lui, va devoir affronter la colĂšre divine en pleine tempĂȘte Prenez-moi, dit-il, jetez-moi Ă  la mer pour que la mer se calme autour de vous. Car, je le reconnais, c’est Ă  cause de moi que cette grande tempĂȘte vous assaille. » etc. De mĂȘme, la mer symbole du gouffre sans fond de la mort est mise en scĂšne dans le fameux Ă©pisode de la traversĂ©e de la mer Rouge qui se referme, aprĂšs le passage des hĂ©breux, et engloutit l’armĂ©e du pharaon. Ainsi s’est installĂ©e, notamment dans l’Ancien Testament, une imagerie mythique oĂč la mer reprĂ©sentait un milieu imprĂ©visible, violent, indomptable et peuplĂ© de dragons, serpents de mer et monstres marins divers symbolisant la force et le pouvoir du mal rĂ©voltĂ©s contre le CrĂ©ateur. Seul le pouvoir d’un Dieu tout puissant, vainqueur d’une bataille avec l’abĂźme et ses lĂ©viathans, pouvait produire un monde habitable. La mer apparait alors comme le domaine de l’extrĂȘme que l’homme ne peut affronter qu’avec des aides surnaturelles. D’oĂč des croyances, superstitions, pratiques et rites paĂŻens ou religieux pour Ă©loigner les mauvais sorts et vaincre les tempĂȘtes mais aussi pour conserver le souvenir des disparus ou rendre grĂące aprĂšs un naufrage Ă©vitĂ©. Face au naufrage imprĂ©visible et toujours menaçant, l’homme a ainsi multipliĂ© les recours. La diversitĂ© des formes d’intercession, de conjuration et d’invocation attestent la force de l’espĂ©rance dans l’effroi. Dans cet ensemble qui mĂȘle croyances ancestrales, Ă©vĂšnements lĂ©gendaires, rĂ©cits exagĂ©rĂ©s ou inventĂ©s, la rĂ©alitĂ© des faits ou l’efficacitĂ© des pratiques sont souvent mises Ă  rude Ă©preuve. En France la Bretagne, notamment, nous offre ainsi une floraison de lĂ©gendes, de priĂšres, de rites, de bĂ©nĂ©dictions ou d’hommages et de cĂ©rĂ©monies funĂšbres ou commĂ©moratives. Devant la trĂšs grande variĂ©tĂ© de ces manifestations on se bornera ici Ă  quelques exemples illustratifs = d’une demande constante de protection face aux fortunes de mer bĂ©nĂ©dictions ou baptĂȘmes de bateaux aux noms de la Vierge ou de Saints, processions et bĂ©nĂ©dictions de la mer, etc. = de la forte prĂ©occupation du sort des corps sans sĂ©pultures et de leurs Ăąmes dans l’autre monde calvaires et oratoires marins, cĂ©rĂ©monies funĂ©raires symboliques, enterrements fictifs, rite sacrĂ© du Broella », croix du mĂȘme nom ou proĂ«lla pour certains auteurs, messes et processions en hommages aux disparus en mer, etc. = de remerciements ou actions de grĂące pour des naufrages, noyades ou accidents miraculeusement Ă©vitĂ©s statues et stĂšles votives dans les cimetiĂšres, et ex-votos marins dans les Ă©glises. Voir aussi aticle Histoire GĂ©nĂ©alogie sur les ex-votos marins peints. 1883 La tradition votive Ă©tait ainsi trĂšs prĂ©sente chez les marins qui affrontaient quotidiennement les pĂ©rils de la mer et demandaient le plus souvent le secours de la ViĂšrge, Stella Maris, protectrice des marins. Les ex-votos Voir notamment notre article H-G sur les ex-votos marins peints immortalisaient le moment de l’intervention cĂ©leste en reproduisant les scĂšnes de tempĂȘte ou de naufrages avec une prĂ©cision rĂ©aliste qui les authentifiait aux yeux des fidĂšles et prouvait la puissance de l’aide surnaturelle. Pour autant et mĂȘme dans un cimetiĂšre l’évocation du corps absent peut aussi trouver sa place c’est le cas, par exemple, dans un petit cimetiĂšre du FinistĂšre Guenn-an-Avel oĂč une simple dalle de granit porte, parait-il, cette Ă©pitaphe OĂč est cet homme ? Je ne sais pas. » mĂȘlant ainsi la vraie disparition Ă  la mĂ©ditation sur un au-delĂ . Dans un tout autre ordre d’idĂ©es enfin on peut aussi explorer les arcanes du monde de la superstition chez les marins. À l’aube des temps, lorsque l’homme se risquait Ă  aller sur l’immensitĂ© de la mer, les dangers Ă©taient tels qu’il se bardait de toutes les protections possibles et inimaginables. Ces pratiques ont longtemps perdurĂ©. Les hommes de la mer furent rĂ©putĂ©s pour ĂȘtre les plus superstitieux qui puissent exister. On a constatĂ© par exemple que beaucoup de tatouages de marins Ă©taient sensĂ©s Ă©loigner les dĂ©mons et les mauvais esprits. Au fil du temps, des pĂ©riples et de ses aventures, le marin en est venu aussi Ă  interdire Ă  bord ou seulement Ă  Ă©viter la prononciation de certains mot jugĂ©s entrainer de mauvais sorts lapin, curĂ©, corde, Ă©glise, noyade, prĂȘtre, presbytĂšre, liĂšvre, moine, loup, ficelle, chapelle, pourceau, volet, couturiĂšre, etc. figurent pĂȘle-mĂȘle dans ce listing malĂ©fique. En mĂȘme temps certaines superstitions pouvaient reposer sur un rĂ©el danger. Ainsi le lapin est l’animal le plus dĂ©testĂ© des hommes de la mer. Cela paraĂźt Ă©tonnant pour un aussi paisible animal. Mais le lapin adore le chanvre et le grignote. Tout ce qui est cordage sur un navire Ă©tait fait en chanvre, donc le navire Ă©tait Ă  la merci du lapin. Le lapin en outre ronge l’étoupe qui empĂȘche les infiltrations d’eau. Les marins nommaient ce mammifĂšre la bĂȘte aux grandes oreilles » pour ne pas prononcer son nom. On ne s’appesantira pas d’avantage sur le dĂ©tail de ces diffĂ©rentes superstitions rĂ©putĂ©es porter malheur sur un bateau, qui peuvent paraitre aujourd’hui incongrues sur nos navires contemporains en mĂ©taux ou en plastiques divers, mais qui furent peut ĂȘtre prĂ©sentes Ă  l’esprit de nos ancĂȘtres disparus en mer et de leurs proches contemporains. ClĂŽturont ce chapitre par la fameuse lĂ©gende du Vaisseau fantĂŽme » cousin du lĂ©gendaire Hollandais volant » et voisin des Bag noz » Bateau de nuit ou Bag er Maru » Barque des morts, barques fantĂŽme de nos cĂŽtes bretonnes, qui embarquent les Ăąmes des morts perdus en mer pour les transporter vers les rives de l’au-delĂ  et font office de Chariots des morts Carrik Ankou qui eux jouent le mĂȘme rĂŽle sur la terre ferme. Dans tous les cas la rencontre de nuit avec ces bateaux maudits, condamnĂ©s Ă  errer en mer jusqu’à la fin des temps avec leurs Ă©quipages et leurs passagers de squelettes et de fantĂŽmes, serait annonciatrice pour les marins de leur fin prochaine. Comme on le sait ces Vaisseaux fantĂŽmes » ont inspirĂ© de trĂšs nombreuses Ɠuvres dans tous les domaines, et, en particulier le cĂ©lĂšbre opĂ©ra de Wagner créé en 1843. Nous ne dĂ©velopperons pas plus avant ces exemples de croyances, superstitions ou fantasmagories qui d’une façon ou d’une autre ont cependant pu trouver place dans les pensĂ©es de nos ancĂȘtres disparus en mer et de leurs proches tant ils ont imprĂ©gnĂ© l’ensemble des cultures des populations maritimes. Bornons-nous donc Ă  observer qu’aprĂšs avoir imputĂ© tempĂȘtes et naufrages Ă  des forces surnaturelles rancunes ou vengeances de dieux offensĂ©s
, Ă  des forces occultes dĂ©mons, diables, sorciers
, Ă  des croyances religieuses invoquant la toute-puissance de Dieu sur la mer le salut par la Providence, par la survenue de miracles, ou par des promesses ou engagements des hommes confrontĂ©s Ă  une mort prochaine
, ces genres de discours ont peu Ă  peu Ă©cartĂ© les puissances malĂ©fiques ou religieuses pour admettre simplement les erreurs humaines, la fatalitĂ© Fortune de mer ou plus gĂ©nĂ©ralement des Ă©vĂšnements mĂ©tĂ©orologiques majeurs. Au total, qu’il s’agisse de l’imaginaire du naufrage prĂ©sentĂ© et illustrĂ© par les diffĂ©rents domaines artistiques, ou bien des invocations et conjurations diverses produites par la pensĂ©e humaine ou sociale, nous devons reconnaitre la difficultĂ© de se figurer la rĂ©alitĂ© des faits de naufrages qui se sont dĂ©roulĂ©s sans tĂ©moin. La longue histoire des naufrages est ainsi pleine de silences que nos productions culturelles tentent toujours de combler. Tous ceux qui ont affrontĂ© des tempĂȘtes et en font le rĂ©cit sous une forme ou une autre, prouvent par leurs Ɠuvres qu’ils en ont Ă©chappĂ© et ils offrent une mise en ordre, voire une mise en scĂšne, du chaos de la tempĂȘte les lecteurs, auditeurs, spectateurs etc. savent d’avance qu’ont les mĂšne, Ă  proprement parler, en bateau. On serait alors tentĂ© de se rĂ©fĂ©rer Ă  une pensĂ©e de Pascal 593 Je ne crois que les histoires dont les tĂ©moins se seraient faits Ă©gorgĂ©s » et ne croire alors que les histoires ou reprĂ©sentations de naufrages dont les tĂ©moins se seraient noyĂ©s
C’est Ă  peu prĂšs ce que suggĂšre JMG Le Clezio dans Voyages de l’autre cĂŽtĂ© Ceux qui ont connu la vĂ©ritĂ© s’appellent des noyĂ©s ». Devant ce relativisme culturel contentons-nous donc de prendre toutes ces reprĂ©sentations » et invocations du naufrage pour ce qu’elles sont, c’est-Ă -dire des productions humaines qui nous expriment d’abord le ressenti de leurs Ă©poques et de leurs auteurs sur les drames des naufrages en mer. C’est dire que ces tentatives artistiques et culturelles peuvent en tout cas nous renseigner sur la façon dont les proches de nos ancĂȘtres disparus en mer ont vĂ©cu et tentĂ© d’imaginer un drame dont elles n’ont vraiment connu que les consĂ©quences. Il nous faut donc Ă©tayer maintenant notre propos par les rĂ©alitĂ©s scientifiques de la noyade et par ses suites administratives et juridiques pour les familles des disparus. 2= La noyade en haute mer les rĂ©alitĂ©s scientifiques et la mort administrative Les fictions, pas plus que les invocations symboliques que nous venons d’évoquer, ne nous rendent jamais compte de la noyade en tant que telle ce type de mort, peu photogĂ©nique, est rarement reprĂ©sentĂ© et n’est jamais dĂ©crit explicitement mais toujours prĂ©sumĂ© ou soigneusement ignorĂ© sous un voile pudique ou mĂ©taphorique. Pourtant on en sait plus aujourd’hui sur ce qui se passe pour l’homme Ă  la mer et sur le dĂ©roulement tragique de la noyade les Ă©tudes mĂ©dicales et scientifiques nous apportent dĂ©sormais beaucoup d’éclairages sur les conditions de la survie en eau froide et sur les aspects physiologiques de la mort par submersion. Enfin, parfois sans guĂšre d’appui des dĂ©clarations officielles et autorisĂ©es des services maritimes, les proches des disparus, en plus de leurs peines, doivent pour leur part affronter les problĂšmes juridiques posĂ©s par les disparitions sans preuves et poursuivre les longues dĂ©marches de la reconnaissance lĂ©gale et administrative du dĂ©cĂšs, et souvent en subir immĂ©diatement les consĂ©quences sur leurs conditions matĂ©rielle de vie, sans compter les Ă©ventuels problĂšmes posĂ©s par des hĂ©ritages restant en suspens. 2 A = La noyade en haute mer les rĂ©alitĂ©s scientifiques Rappelons d’abord que dans tous les modes artistiques d’évocation de la tempĂȘte et du naufrage, et dans toutes les reprĂ©sentations culturelles ou symboliques et les superstitions, la noyade est prĂ©sumĂ©e ou annoncĂ©e mais toujours hors de la vue et sous le rideau pudique de la mer qui se referme sur les personnages on nous Ă©pargne presque toujours le spectacle tragique de l’agonie et de l’engloutissement final du noyĂ©, et de la mort et du cadavre flottant ou dĂ©rivant entre deux eaux, ou coulant au fond de la mer. Il nous faut donc sur ces sujets abandonner les reprĂ©sentations des artistes et les Ă©vocations culturelles, pour voir prĂ©cisĂ©ment ce que nous disent aujourd’hui les scientifiques et mĂ©decins lĂ©gistes sur la noyade et la mort par submersion. PrĂ©cisons que nous n’aborderons pas ici les noyades organisĂ©es » utilisĂ©e comme moyen de torture, d’exĂ©cution individuelle ou d’extermination massive comme dans l’épisode de la Terreur rĂ©volutionnaire des Noyades de Nantes » organisĂ©es par le sinistre Carrier et qui ont pourtant et certainement laissĂ© des traces dans les gĂ©nĂ©alogies et mĂ©moires rĂ©gionales françaises puisqu’on a dĂ©nombrĂ© plus de 5000 Nantais et VendĂ©ens plongĂ©s et noyĂ©s dans la Loire en deux mois dĂ©cembre 1793/janvier 1794. Sans l’avoir lui-mĂȘme expĂ©rimentĂ©e un tĂ©moin de l’époque assurait que la noyade procurait seulement au dĂ©but de lĂ©gers bourdonnements d’oreille et des picotements du nez avant la perte des sens suivie par le remplissage d’eau des poumons
 ». On peut observer que l’instrumentalisation de la noyade non accidentelle montre Ă  la fois son efficacitĂ© pour donner la mort sans effusion de sang et sa cruautĂ© par les souffrances prĂ©alables qu’elle pouvait entraĂźner. Pour en finir avec les noyades volontaires, rappelons que la noyade est un moyen trĂšs utilisĂ© pour mettre fin Ă  ses jours. Aujourd’hui encore la noyade est, aprĂšs la pendaison la forme de suicide la plus frĂ©quemment utilisĂ©e et rĂ©ussie », principalement par les femmes. Dans l’esprit de celles-ci, parait-il, il s’agirait d’une maniĂšre plus douce d’en finir avec la vie, et de disparaitre » au sens propre du mot sans avoir Ă  s’agresser physiquement. Au risque de provoquer nos lectrices introduisons donc le sujet par la fable de La Fontaine La femme noyĂ©e » “ Je ne suis pas de ceux qui disent Ce n’est rien ; C’est une femme qui se noie
 
il s’agit dans cette fable D’une femme qui dans les flots Avait fini ses jours par un sort dĂ©plorable. Son Ă©poux en cherchait le corps, Pour lui rendre, en cette aventure, Les honneurs de la sĂ©pulture
 ” etc. Paul Claudel dans sa Ballade » En mer, janvier 1917 Ă©voquant les passagers d’ un grand transatlantique » qui sombre, Ă©crit pour sa part “
C’est la mer qui se met en mouvement vers eux, plus besoin d’y chercher sa route. Il n’y a qu’à ouvrir la bouche toute grande et Ă  se laisser faire Il n’y a que la premiĂšre gorgĂ©e qui coĂ»te. ” VoilĂ  qui introduit crĂ»ment le sujet de la noyade dont on connait mieux aujourd’hui le dĂ©roulement physiologique. L’OMS dĂ©finit la noyade comme une insuffisance respiratoire rĂ©sultant de la submersion ou de l’immersion dans l’eau » et enregistre annuellement prĂšs de dĂ©cĂšs par noyade dans le monde. En France l’Institut de veille sanitaire enregistre plus de 500 dĂ©cĂšs par noyade par an et la derniĂšre enquĂȘte noyades » a dĂ©jĂ  dĂ©nombrĂ© du 1er juin au 9 aout 2018, 373 noyades mortelles dont 84 intentionnelles Suicidaires ou criminelles. Encore aujourd’hui la noyade n’est donc pas un phĂ©nomĂšne exceptionnel et rappelons que les seuls naufrages ont entrainĂ© dans le monde, de 2002 Ă  2007, plus de 7000 morts ou disparus. Quant aux circonstances notons que les naufrages en haute mer et les noyades consĂ©cutives se sont dĂ©roulĂ©es le plus souvent par trĂšs grands vents ou rafales dĂ©passant les 100kmh TempĂȘtes au sens mĂ©tĂ©orologique d’aujourd’hui et parfois par des ouragans cyclones ou typhons selon les zones maritimes gĂ©ographiques avec des vents d’environ 300kmh, ou encore par des tornades avec des vents pouvant dĂ©passer 500Kmh. On a observĂ© dans tous ces cas des vagues de 6 Ă  15 m de hauteur. Parfois mĂȘme, indĂ©pendamment du vent ce sont des vagues soudaines, monstrueuses ou scĂ©lĂ©rates 20 Ă  30 m de haut qui ont pu couler des navires de 1973 Ă  1994, 22 cargos auraient coulĂ© Ă  la suite d’une rencontre avec des vagues scĂ©lĂ©rates Science et Vie n° 1047 de dĂ©cembre 2004. L’intĂ©rĂȘt du monde scientifique pour le mĂ©canisme de la submersion et de la mort qui s’en suit n’est pas rĂ©cent la noyade a depuis longtemps suscitĂ© des interrogations et fait l’objet de recherches. Cependant pendant trĂšs longtemps les mĂ©decins et professeurs d’anatomie ont pensĂ© que le dĂ©cĂšs Ă©tait tout simplement provoquĂ© par l’absorption d’une trop grosse quantitĂ© d’eau ; d’oĂč la premiĂšre mĂ©thode de sauvetage de la victime qui consistait Ă  la faire recracher l’eau en la suspendant par les pieds. C’est dire que si l’eau ne l’avait pas encore tuĂ©e, le traitement finissait le travail. Il fallut attendre la fin du XIXe siĂšcle pour que le processus de la noyade par submersion soit mieux compris avec identification des diffĂ©rentes sortes et phases de la noyade ainsi que la description de ses signes extĂ©rieurs et internes. Aujourd’hui on distingue communĂ©ment la noyade syncopale ou hydrocution, qualifiĂ©e de noyĂ© blanc » d’une part, et d’autre part la noyade par submersion-asphyxie, qualifiĂ©e de noyĂ© bleu ». On peut dĂ©finir simplement le noyĂ© blanc » comme un mort dans l’eau, du fait de l’eau qui a provoquĂ© chez lui un arrĂȘt cardio-respiratoire quasi immĂ©diat, sans inhalation d’eau. L’individu tombĂ© Ă  l’eau ne se dĂ©bat pas, perd connaissance et ne fait aucun mouvement respiratoire. C’est une mort subite, brutale et sans agonie provoquĂ©e par un choc thermique le choc est d’autant plus grand que la pĂ©nĂ©tration dans l’eau est rapide et qu’il existe une forte diffĂ©rence entre la tempĂ©rature de la peau et celle de l’eau . Ce type de noyade est beaucoup moins frĂ©quent, dans les rĂ©gions tempĂ©rĂ©es, que le noyĂ© bleu ». Le noyĂ© bleu » est un mort par asphyxie provoquĂ©e par inhalation d’eau avant la perte de connaissance et l’arrĂȘt respiratoire. Elle concerne l’individu qui ne sait pas nager ou qui, sachant nager, coule par Ă©puisement ne pouvant plus tenir sa tĂȘte hors de l’eau. 1- L’individu boit la tasse », s’agite et se dĂ©bat en faisant le bouchon » quelques secondes. 2- Pendant une minute la victime se dĂ©bat de plus en plus avec des mouvements dĂ©sordonnĂ©s en coulant et remontant Ă  la surface. Ne pouvant plus retenir sa respiration ni maintenir sa tĂȘte en surface, elle absorbe de l’eau Ă  chaque tentative d’inspiration. 3- Au cours des trois minutes environ qui suivent, des inspirations profondes avec inhalation d’eau involontaires provoquent l’inondation des bronches et des poumons avec des convulsions. La diminution et l’interruption de l’apport d’oxygĂšne dans l’organisme provoque une coloration bleutĂ©e de la peau au niveau de la face et des extrĂ©mitĂ©s appelĂ©e cyanose, d’oĂč la dĂ©nomination de noyĂ© bleu ». 4- La victime est maintenant en arrĂȘt respiratoire et, aprĂšs une brĂšve agonie, un arrĂȘt cardiaque se produit provoquant la mort. En France aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles on prĂ©tend que moins de un pour cent des officiers de Marine savait nager et que le pourcentage Ă©tait encore beaucoup plus faible chez les marins en gĂ©nĂ©ral. On pensa en effet longtemps qu’apprendre Ă  nager pour un marin Ă©tait une grossiĂšre erreur car, une fois tombĂ© Ă  la mer, c’était prolonger la souffrance c’est dire combien le naufrage en haute mer entrainait une mort certaine. C’est d’ailleurs ce que l’on constatait bien souvent la mort par Ă©puisement dans un corps refroidi, et que rĂ©sumait ironiquement Ch. de Laclos dans Les liaisons dangereuses Lettre 76 Ce sont toujours les bons nageurs qui se noient ». Bien que la noyade ait concernĂ© statistiquement le plus souvent des mĂ©tiers de la mer, longtemps rĂ©servĂ©s aux hommes, on ne fera pas en l’occurrence de diffĂ©renciation suivant le genre hommes et femmes semblent mourir de la mĂȘme façon par noyade. Ceci nous conduit Ă  connaitre le devenir du corps dans l’eau selon la mĂ©decine lĂ©gale et criminalistique qui distingue trois phases 1 = La personne morte coule progressivement vers le fond. 2 = Le cadavre reste ensuite immobilisĂ© au fond de l’eau et dans des postures diffĂ©rentes suivant le sexe les spĂ©cialistes des recherches sous-marines ont constatĂ© que les cadavres immergĂ©s ou entre deux eaux prenaient gĂ©nĂ©ralement des postures diffĂ©rentes on retrouverait les cadavres des femmes en position dorsale lĂ©gĂšrement courbĂ©e et ceux des hommes en position ventrale flĂ©chie. Les marques noires sur le dessin ci-dessous marquent les zones qui ont frottĂ© les fonds marins. 3 = Sous l’impulsion de la dĂ©composition et de la putrĂ©faction qui provoquent des gaz et sauf obstacles qui retiendrait le cadavre au fond, celui-ci remonte lentement vers la surface entre 3 et 7 jours dans l’eau de mer et selon la profondeur. Une fois proche de la surface ou en surface le cadavre va suivre les courants, les marĂ©es et les vents. Ensuite la dĂ©composition du cadavre va se poursuivre, dans l’eau 2 fois moins vite qu’à l’air. On estime enfin, que le cadavre sera rĂ©duit Ă  l’état de squelette au fond de la mer aprĂšs 2 ou 3 ans. JMG Le Clezio Ă©voque ainsi la question dans TempĂȘte ou il recherche son amie noyĂ©e Je suis venu pour voir quand la mer s’entrouvre et montre ses gouffres, ses crevasses, son lit d’algues noires et mouvantes. Pour regarder au fond de la fosse les noyĂ©s aux yeux mangĂ©s, les abĂźmes oĂč se dĂ©posent la neige des ossements ». 2 B = La noyade en haute mer la disparition et la mort administrative et juridique TrĂšs mauvais cyclone sur le golfe du Bengale. Willsdorff Ă©tait considĂ©rĂ© comme disparu, corps et biens, aprĂšs 35 ou 40 jours de retard sur les prĂ©visions. La Marine avait annoncĂ© la
nouvelle Ă  sa famille » Comme le savent les lecteurs du Crabe-tambour de Pierre Shoendoerffer, Wiisdorff n’est pourtant pas disparue en mer... Au moment de la disparition du sous-marin français La Minerve 27 janvier 1968 au large de Toulon avec 53 hommes Ă  bord, le fils ainĂ© de son commandant se souvient dans un site qu’il a créé sur le web Le 28 janvier 1968, j’avais 5 ans et œ, lorsque vers 10h du matin la sonnette d’entrĂ©e de la maison a retenti. Je me prĂ©cipite derriĂšre ma mĂšre qui ouvre la porte ce sont deux officiers de Marine dans le mĂȘme uniforme que mon pĂšre. Ils accompagnent ma mĂšre dans le salon oĂč ils lui annoncent la terrible nouvelle. Ma mĂšre s’effondre. Je me demande ce qui se passe et en larmes elle m’explique que mon pĂšre ne reviendra pas
 » cf le site d’HervĂ© Fauve le fils du commandant de la Minerve. Ce n’est Ă©videmment pas auprĂšs des artistes, ni des productions culturelles, ni dans les rĂ©fĂ©rences scientifiques sur la noyade que l’on trouvera le moindre renseignement sur les problĂšmes juridiques et administratifs » qui se sont posĂ©s aux familles des disparus en mer », mais dans les pratiques et rĂ©glementations diverses propres Ă  chaque pays. En France, on dĂ©signe officiellement comme portĂ© disparu » toute personne dont on a pas retrouvĂ© le corps, ce qui ne permet donc pas de dĂ©terminer si la personne est morte ou encore vivante. Nos ancĂȘtres qui ne sont pas revenus d’une navigation en mer sont donc d’abord et officiellement portĂ©s disparus ». Le premier Code Civil des Français » de 1804 abordait dĂ©jĂ  les problĂšmes juridiques posĂ©s par les personnes disparues sans laisser de traces ou dans des circonstances empĂȘchant un constat traditionnel de dĂ©cĂšs car le corps n’a pas Ă©tĂ© retrouvĂ©. Le Titre IV, Chapitre 1, traitait ainsi de la PrĂ©somption d’absence » et de la DĂ©claration d’absence » essentiellement pour rĂ©gler juridiquement L’administration des biens » de la personne en cause. Depuis lors des ajouts, complĂ©ments, prĂ©cisions, modifications ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©s prenant en compte les Ă©volutions sociales ou des circonstances particuliĂšres comme les guerres. Pour Ă©tudier les situations d’ancĂȘtres dans ce domaine il conviendra donc de se rĂ©fĂ©rer aux usages et rĂ©glementations de leurs Ă©poques on s’en tiendra ici Ă  des gĂ©nĂ©ralitĂ©s inspirĂ©es des lois et rĂ©glementations françaises actuellement en vigueur. En droit français c’est, en principe, le dĂ©cĂšs d’une personne qui marque la fin de sa personnalitĂ© juridique. Mais il arrive qu’en l’absence de cadavre le constat du dĂ©cĂšs soit impossible et le recours Ă  la procĂ©dure applicable Ă  la disparition est alors nĂ©cessaire. Il se peut aussi qu’un doute existe quant Ă  l’éventuel dĂ©cĂšs d’une personne dont on est sans nouvelle depuis des annĂ©es c’est alors la procĂ©dure de l’absence qu’il convient d’appliquer. Deux principales dispositions juridiques sont ainsi prĂ©vues aujourd’hui = Le cas du disparu dont le dĂ©cĂšs est prĂ©sumĂ© en raison de circonstances de nature Ă  mettre sa vie en danger, mais dont on n’a pas retrouvĂ© le cadavre naufrage, noyade, catastrophe aĂ©rienne, incendie, etc.. C’est pourquoi la Loi prĂ©voit alors que le dĂ©cĂšs soit dĂ©clarĂ© judiciairement. La famille doit adresser une requĂȘte au tribunal de grande instance qui, aprĂšs enquĂȘte, peut dĂ©clarer le dĂ©cĂšs et en fixer la date ; ce jugement tient lieu d’acte de dĂ©cĂšs la succession est ouverte, le mariage Ă©ventuel est dissous, les enfants mineurs sont placĂ©s sous administration lĂ©gale, etc. = L’autre cas prĂ©vu par la Loi ne concerne pas spĂ©cifiquement le naufrage puisqu’elle vise les personnes qui ont cessĂ© de paraĂźtre Ă  leur domicile sans que l’on ait eu de leurs nouvelles. Le dĂ©cĂšs ne peut ĂȘtre ni constatĂ© ni prĂ©sumĂ© en raison de circonstances particuliĂšres et une dĂ©claration judiciaire d’absence, qui aura les mĂȘmes consĂ©quences qu’un dĂ©cĂšs, devra ĂȘtre prononcĂ©e aprĂšs un dĂ©lai de 20 ans Ă  compter de la disparition, raccourci Ă  10 ans si une dĂ©cision judiciaire prĂ©alable de prĂ©somption d’absence a Ă©tĂ© prise. Enfin on n’abordera pas ici les problĂšmes juridiques et le statut des restes humains qui peuvent soulever en outre des problĂšmes d’appropriation s’agit-il de simples choses » ou, au contraire, de restes de personnes par nature inaliĂ©nables » ? S’agissant enfin des moyens de subsistance des proches des disparus en mer, selon les Ă©poques et selon les types de marines PĂȘche, commerce ou nationale diffĂ©rents systĂšmes ont Ă©tĂ© organisĂ©s pour leur venir en aide financiĂšrement, principalement aux veuves et aux orphelins. Pour le cas des marins pĂȘcheurs, gens de mer en gĂ©nĂ©ral et marins de commerce, des dispositifs d’aides appropriĂ©s ont Ă©tĂ© mis peu Ă  peu en place Ă  partir du XIXe siĂšcle dans le cadre du dĂ©veloppement de la mutualitĂ© et sous la forme de sociĂ©tĂ©s de secours mutuel, de prĂ©voyance ou d’assurance, complĂ©tant les Ă©ventuelles assistances publiques. Pour ce qui concerne la Marine nationale on va trouver aussi des mĂ©canismes d’aides aux veuves allant des droits Ă  pensions, jusqu’aux recours aux emplois publics ou dĂ©pendant de concessions publiques Concessions de dĂ©bits de tabac par exemple ; on trouvera aussi, bien sĂ»r, des dispositions complĂ©mentaires et spĂ©cifiques pour les veuves et orphelins de guerres. On rappelle Ă  ce sujet la participation de la Marine française aux deux guerres mondiales souvent mĂ©connue pour 14-18 on a recensĂ© 12000 morts ou disparus voir article Histoire-GĂ©nĂ©alogie 14-18 Cols Bleus et Pompons Rouges- La mĂ©moire de la guerre sur mer » et pour 39-44 les pertes atteindraient 4000 hommes dont, notamment, 1300 Ă  Mers-El-Kebir et 700 dans les 18 sous-marins coulĂ©s avec leurs Ă©quipages. Au total, en plus des rĂ©percussions Ă©motionnelles et affectives provoquĂ©es dans les familles par les disparitions, il apparait que celles-ci ont dĂ» ainsi faire face juridiquement Ă  de nombreux problĂšmes lĂ©gaux impliquant des procĂ©dures parfois longues et complexes. Outre les Ă©ventuels problĂšmes de succession, les difficultĂ©s pratiques immĂ©diates telles que la gestion des biens et la privation de ressources financiĂšres sont souvent venues s’ajouter les documents privĂ©s, notariĂ©s et officiels que nos lecteurs rencontrent dans leurs recherches gĂ©nĂ©alogiques sont souvent lĂ  pour le prouver, notamment Ă  la suite des guerres. On ne peut clore cet article sans Ă©voquer enfin quelques cas particuliers de morts en mer =Les commandants de bord le code d’honneur de la marine Dans la Marine française, comme dans de nombreux pays, la tradition veut qu’un capitaine disparaisse avec son navire, honorant ainsi le corps maritime tout entier. Chez les anglais la Royal Navy proclame de la mĂȘme façon "Captain goes down with the ship" . Dans la Marine nationale, le code de justice militaire prĂ©voit d’ailleurs que le commandant d’un bĂątiment qui, en cas de perte de son bĂątiment, ne l’abandonne pas le dernier, est passible d’une peine de rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©. Dans la marine de commerce, le code des transports Ă©dicte la rĂšgle suivant laquelle le capitaine, en cas de naufrage, doit ĂȘtre le dernier Ă  rester Ă  bord. L’exemple du Costa Concordia en janvier 2012 en fournit un contre-exemple. =Les marins de sous-mariniers Ils constituent Ă©videmment des cas d’école de disparition en pleine mer et sans tĂ©moin. S’agissant par exemple des 183 marins français disparus successivement dans quatre sous-marins au large du Var La 2326 =22 disparus en 1946, La Sybille =51 disparus en 1952, La Minerve=53 disparus en 1968, L’Eurydice=57 disparus en 1970 le mystĂšre demeure sur les causes des quatre naufrages et les circonstances de la mort de leurs Ă©quipages. L’amiral Jean-Marie Mathey avait dĂ©clarĂ© laconiquement Ă  leur sujet Les fonds sont trĂšs profonds en MĂ©diterranĂ©e et au-delĂ  de 600 m les sous-marins sont Ă©crasĂ©s par la pression et explosent, ce qui rend les opĂ©rations de sauvetage impossibles ». Fermez le ban ! Autre exemple trĂšs rĂ©cent le sous-marin ARA San Juan, joyau de la Marine Argentine, qui avait disparu avec ses 44 membres d’équipage le 15/11/2017. Son Ă©pave vient d’ĂȘtre repĂ©rĂ©e le 16/11/2018 par 850 m de fond dans l’Atlantique sud. Selon les autoritĂ©s argentines L’implosion s’est produite en 0,04 secondes, provoquant une mort instantanĂ©e l’équipage n’a jamais su que c’était entrain de se passer, personne ne s’est noyĂ© et personne n’a souffert
 » Le capitaine de vaisseau Bertrand Dumoulin, chef du service d’information et de relations publiques de la Marine française et ancien commandant de sous-marin a prĂ©cisĂ© que l’implosion est un phĂ©nomĂšne physique qui correspond Ă  la destruction de la coque par la pression de l’eau lors d’une immersion supĂ©rieure Ă  l’immersion maximum de conception du submersible ». =Les marins-pĂȘcheurs La mer demeure un milieu particuliĂšrement dangereux pour ceux qui y travaillent. Le mĂ©tier de marin-pĂȘcheur est l’un des plus dangereux au monde et les naufrages et chutes Ă  la mer sont des sinistres presque spĂ©cifiques Ă  ce secteur d’activitĂ©. En France, selon un rapport du ministĂšre de l’environnement et de la mer pour 2015, les 11 dĂ©cĂšs et disparitions en mer se traduisent par un taux de mortalitĂ© 21 fois supĂ©rieur Ă  celui de l’ensemble des secteurs d’activitĂ© et 7 fois plus Ă©levĂ© que dans le bĂątiment. Sur 10 ans les naufrages sont la premiĂšre cause de dĂ©cĂšs 43% et les chutes Ă  la mer sont Ă  l’origine de 32% des dĂ©cĂšs. L’exemple du naufrage du Bugalez Breiz avec la mort de ses 5 marins 2004 largement commentĂ© a illustrĂ© les risques particuliers du mĂ©tier. =Les navigateurs coureurs d’ocĂ©ans Nombreux sont les navigateurs victimes de leur passion et qui selon l’expression des anciens cap horniers ont fait leur trou » en disparaissant en mer avec ou sans leur voilier ci-dessous image du premier Pen Duick de Tabarly Ă  bord duquel il est tombĂ© Ă  la mer et a disparu en mer d’Irlande dans la nuit du 12 au 13 juin 1998. En ne citant que quatre d’entre eux Laurent Bourgnon, Loic Caradec, Alain Colas et Eric Tabarly le navigateur et skipper Armel Le ClĂ©ach dans un rĂ©cent interview au Figaro disait en conclusion La mer sera toujours plus forte que le marin, il ne faut pas trop la dĂ©fier ». =Les voyageurs et touristes en croisiĂšres Sans revenir sur la navrante affaire du Costa-Concordia en 2012 qui fit 32 morts, on ne peut Ă©crire un article sur le naufrage et la mort en mer sans Ă©voquer l’un des naufrages les plus tragiques du monde en temps de paix et le plus commentĂ© et reprĂ©sentĂ©, celui du Titanic qui, le 14 avril 1912 fit prĂšs de 70% de victimes noyĂ©es sur les 2201 personnes Ă  bord, passagers et Ă©quipage. Avec ses 269 m de long, 28 de large et 45 de tirant d’air, le Titanic fait pourtant piĂštre figure aujourd’hui Ă  cĂŽtĂ© du Symphony of The Seas lancĂ© par les chantiers STX de Saint-Nazaire le 23 mars 2018, plus grand paquebot du monde avec ses 362 m de long, 47 de large et 70 de tirant d’air
EspĂ©rons que notre article ne dissuadera pas les 6780 passagers et 2100 membres d’équipage prĂ©vus de s’y embarquer pour prendre la mer pour une croisiĂšre prĂ©sentĂ©e comme merveilleuse » n’en doutons pas. ***** Dans l’une de ses Histoires Vraies », Blaise Cendrars prĂ©sente une ligue de marins anti- immersionnistes », la Tu Pars Mais Tu Reviendras assurant aux morts en mer un enterrement au pays natal. On ne garantit pas la vĂ©racitĂ© de cette histoire qui se dĂ©roule Ă  bord du cargo le Saint-Wandrille, mais elle rĂ©vĂšle la prĂ©occupation sentimentale des gens de mer, qui ont bourlinguĂ© leur vie durant, d’ĂȘtre finalement inhumĂ©s dans le cimetiĂšre de leur village natal, prĂšs de leurs proches qui peuvent ainsi faire leur deuil et entretenir le souvenir du dĂ©funt. Rien de cela bien sĂ»r pour les disparus en haute mer et pour leurs proches et descendants qui n’ont pas cet espoir et ont dĂ» affronter la hantise et les affres de leur mort sans sĂ©pulture. Moments trĂšs redoutĂ©s des hommes depuis qu’ils s’aventurent en mer, le naufrage et la noyade signent ainsi les derniers instants de nos disparus en mer et le dĂ©but des souffrances, tourments, questionnements et problĂšmes de leurs familles. Comme on l’a vu beaucoup de questions liĂ©es Ă  la submersion en haute mer demeurent d’actualitĂ© et le sujet du naufrage dĂ©passe les seules frontiĂšres de l’histoire et des sociĂ©tĂ©s maritimes pour avoir Ă©tĂ© et ĂȘtre toujours source d’inspiration des artistes, mais aussi de la mĂ©ditation et de la spiritualitĂ© des hommes avec leurs lots de mythes, de croyances, de reprĂ©sentations et de rites. On a tentĂ© ici, au-delĂ  de l’imaginaire et des tentatives de reprĂ©sentation des catastrophes, de donner aussi sa place Ă  la rĂ©alitĂ© de la noyade et au vĂ©cu des proches ou des descendants des pĂ©ris en mer » qui hante peut-ĂȘtre encore, par leur absence, leurs arbres gĂ©nĂ©alogiques. On sait que les familles sans nouvelles de leurs proches dans les mĂ©tiers de la marine sont confrontĂ©es Ă  une situation trĂšs douloureuse leur premier souci est naturellement de savoir si les personnes disparues sont encore en vie ou dĂ©cĂ©dĂ©es. Il s’agit aussi pour elles de faire face aux consĂ©quences de la disparition, qu’il s’agisse d’une absence ou d’un dĂ©cĂšs et bien entendu de connaitre les motifs et circonstances de la disparition. Quelles qu’aient Ă©tĂ© les pĂ©ripĂ©ties de la mort d’un ancĂȘtre pĂ©ri ou disparu en mer », elles ont probablement gĂ©nĂ©rĂ© des rĂ©cits et des lĂ©gendes familiales, repris et transmis par les gĂ©nĂ©rations successives. Le seul fait de les Ă©voquer et d’en parler, pour ses descendants, en entretient et en ravive le souvenir, voire nourrit et perpĂ©tue le roman familial. Bien entendu nos moyens d’information et de communication contemporains peuvent dĂ©sormais entretenir et enrichir les souvenirs, comme l’a fait, on l’a vu, le fils du commandant du sous-marin disparu La Minerve en crĂ©ant un site web et comme le font aussi plusieurs lecteurs et contributeurs du site Histoire GĂ©nĂ©alogie. Souhaitons que cet article y incite et y contribue en offrant des commentaires, en suggĂ©rant des questionnements ou des pistes de recherches et des sujets de conversations propres Ă  illustrer les gĂ©nĂ©alogies. Chacun sait aussi que les enfants, en particulier, mĂ©morisent souvent des Ă©lĂ©ments, bribes de paroles, de conversations ou de rĂ©cits de leurs ainĂ©s Ă  propos d’un ancĂȘtre disparu en mer, qui peuvent influencer un jour ou l’autre le choix ou le rejet d’un mĂ©tier cf les lignĂ©es de marins par exemple, ou les attraits ou craintes de la mer. En parler clairement ne peut qu’actualiser et faire vivre l’histoire familiale en l’illustrant par des situations certes dramatiques, mais qui touchent au trĂ©fonds des destinĂ©es humaines. À cet Ă©gard et plus gĂ©nĂ©ralement on peut citer, pour conclure, l’historien amĂ©ricain Thomas Laqueur dans son dernier ouvrage Le travail des morts une histoire culturelle des dĂ©pouilles mortelles, 2018 qui aprĂšs avoir soulignĂ© que l’homme Ă©tait "un animal gĂ©nĂ©alogique" Ă©crit Les morts nous habitent individuellement et collectivement ils travaillent les vivants et selon la maniĂšre dont nous nous les imaginons, ils donnent du sens Ă  nos vies ».Une phrase qui ne doit pas manquer d’interpeller les lecteurs d’Histoire-GĂ©nĂ©alogie. BIBLIOGRAPHIE/SOURCES = À propos de la LĂ©gende de la mort » de Le Braz, J. Guillandre, Annales de Bretagne,1921 = Archives Nationales, Ref 20120318B/1-20120318/34, Disparitions en mer, ProcĂ©dures et sĂ©pultures des marins et voyageurs disparus, ProcĂ©dures dĂ©clarations disparitions et dĂ©cĂšs = ComitĂ© International de la Croix-Rouge, CICR GenĂšve. = Contes et lĂ©gendes de la mer et des marins, Quinel et de Montgon, Nathan, Paris 1948 = De Charybe en Scylla, A. Cabantou et E. Buti, Belin, 2018 = EncyclopĂ©die MĂ©thodique –Marine, Blondeau et Vial du Clairbois, Panckoucke, 1783 = Foi chrĂ©tienne et milieux maritimes, Cabantous, Publisud, Paris 1989 = Guide de poche de la survie en eau froide, Londres OMI 1986 = Histoire des naufrages, Eyries, Le Touvet 2005 = Histoire des naufrages, Jean Louis Huber Simon, Deperthes, 1789 = L’agonie de la SĂ©millante, Alphonse Daudet, Flammarion, Paris 1998 = La mer dans la littĂ©rature française, Leys, Plon, Paris 2003 2 vol = La mort et les marins, Masson, Glenat, Grenoble 1995 = La petite bibliothĂšque maritime idĂ©ale, Heuet, Arthaud, Paris 2010 = Le Ciel dans la mer, Cabantous, Fayard, Paris, 1990 = Le Crabe-tambour, Pierre Schoendoerffer, Grasset, Paris 1976 = Le lĂ©gendaire de la mer, Merrien, Terre de Brume, Rennes 2003 = Le naufrage, Institut catholique de Paris, Champion, Paris, 1999 = Le petit dictionnaire des superstitions de Marins, BĂ©atrice Bottet, Moséé 2003 = Le territoire du vide, Corbin, Flammarion, Paris 1990 = Le travail des morts, Thomas W. Laqueur, Gallimard 2018 = Les drames de la mer, Alexandre Dumas, 1852 = Les drames de la mer, Jean Merrien, L’Ancre de Marine, 1994 = Les Ă©crivains de la mer, R. de Lacroix, Bartillat, Paris 1986 = Les naufrages histoires et rituels, Serge Sautereau, HermĂ©, Paris 2003 = Les rituels du naufrage, Serge Sautereau, Hier et Demain, 1977 = Mythologies de la mer, Xavier Bertrac, Via Romana, 2016 = Mourir, ça fait quoi ?, Fabrice Colin, site = Navires sans retour, R. de Lacroix, L’Ancre de Marine, St Malo 1996 = Noyade – Criminalistique, UniversitĂ© Paris-Descartes, mĂ©moire de David Choisy, 2011 = Peintres des tempĂȘtes, Laurent ManƓuvre, Éditions des Falaises, Paris 2017 = Peurs bleues. 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Labase de données des marins morts en mer contient les informations suivantes : - Noms et prénoms. - Date et lieu de naissance. - Grade et fonction. -
CĂ©rĂ©monie du Souvenir des Marins Disparus et PĂ©ris en Mer CĂ©rĂ©monie organisĂ©e par l’Amicale des Anciens Marins et Marins Anciens Combattants du Canton de DINARD, en collaboration avec la Ville de Dinard, programmĂ©e ce dimanche 29 aoĂ»t 2021 dans le jardin de Port-Riou. DĂ©roulĂ© de la cĂ©rĂ©monie 9 h 15 Saint Enogat Porte drapeaux 9 h 30 Messe Ă  St Enogat 10 h 30 dĂ©filĂ© vers les jardins de Port-Riou 11 h 30 Vins d’honneur offert par la ville de Dinard sous chapiteau installĂ© dans le jardin du Port-Riou Hisser des couleurs, Allocutions, DĂ©pĂŽt des gerbes, Sonnerie aux Morts, Minute de silence, Diffusion Hymne national, Salut aux porte-Drapeaux, En raison de l’épidĂ©mie de COVID-19 et conformĂ©ment aux instructions gouvernementales, cette cĂ©rĂ©monie se tiendra dans le strict respect des mesures de distanciation physique et du port du masque obligatoire.
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liste des marins disparus en mer